Comme les maisons individuelles, les logements collectifs doivent réussir le test d’infiltrométrie pour recevoir l’attestation de conformité à la RT2012. Le principe reste le même que pour une résidence individuelle : mesurer le coefficient de perméabilité. Mais avec des nuances importantes.

Le test d'infiltrométrie pour valider l'étanchéité à l'air de logements collectifs

isOlat FRANCE* vous a décrit récemment le test d'infiltrométrie pour une maison individuelle. La recherche de fuites d'air est également obligatoire pour finaliser des travaux dans des logements collectifs. Sans validation par le test d'infiltrométrie de mesures de l'étude thermique, impossible d'obtenir l'attestation de conformité exigée par la RT 2012. En compagnie de Laurent Helme, dirigeant du bureau d'études ITE Test, découvrons les points communs et les différences entre un test d'infiltrométrie pour un immeuble de logements collectifs et un test pour une maison individuelle.

Ce qui change pour le test d'infiltrométrie de logements collectifs

1. La règle d'échantillonnage

Lorsqu'une maison est testée, c'est tout le bâti qui est concerné. Ce n'est pas le cas pour les logements collectifs, pour des raisons pratiques évidentes. Tester chaque logement d'un immeuble de plusieurs dizaines ou centaines d'appartement serait extrêmement long et peu pertinent. "Pour obtenir des mesures représentatives de l'étanchéité d'appartements dans un immeuble, il existe un principe simple", explique Laurent Helme.

"Si le bâtiment, ou la cage d'escalier, comporte moins de 30 logements, nous testons un appartement au rez-de-chaussée, un autre appartement au dernier étage et 1 troisième situé dans un étage intermédiaire. Au-delà de 30 logements collectifs, cela double. Nous mesurons ainsi l'étanchéité à l'air de 6 appartements de l'immeuble (2 en haut, 2 au milieu, 2 en bas)".

2. La valeur de perméabilité

La valeur de perméabilité est calculée à partir de l'étude thermique et des débits de fuite mesurés aux différentes pressions. Elle est également désignée sous le nom de Q4Pa-surf. Cet indicateur de perméabilité doit être inférieur à 1 m3/heure par mètre carré, contre 0,6 m3/h/m² pour une maison individuelle. Laurent Helme apporte une précision : "Il s'agit de la valeur légale mais le maître d'ouvrage ou le maître d'œuvre peut définir un Q4Pa-surf plus exigeant. Pour des logements collectifs, les débits de fuite des appartements testés sont additionnés puis le total est divisé par la somme des surfaces déperditives hors plancher bas".

Ce qui ne change pas par rapport au test d'infiltrométrie pour une maison individuelle

1. La réalisation du test

Pour des logements collectifs, le test d'infiltrométrie nécessite exactement les mêmes outils de mesure que pour une maison individuelle. La mise en place d'une porte soufflante est ainsi nécessaire (voir photo ci-dessous). La façon de procéder reste inchangée : monter par paliers progressifs pour créer une pression ou dépression de plus en plus forte et mesurer les déperditions d'air. "Les mesures étant fines, il nous est parfois arrivé d'annuler des tests d'infiltrométrie parce qu'un vent fort perturbait la fiabilité des données", raconte Laurent Helme.

Test d'infiltrométrie - logement collectif

2. La méthode de détection des débits de fuite

Trois solutions sont utilisées pour détecter un débit de fuite : à la main, à l'aide d'un appareil à fumée ou avec une caméra thermique. Ainsi, selon les configurations, plusieurs méthodes peuvent être combinées.

3. La caution d'un professionnel certifié Qualibat

Pour pouvoir bénéficier de l'attestation de conformité RT 2012, le test d'infiltrométrie de logements collectifs doit obligatoirement être réalisé par un professionnel certifié Qualibat. C'est lui qui remet le rapport de mesure qui sera repris dans l'attestation de conformité avec l'étude thermique.

* isOlat FRANCE est une société du groupe ICYNENE LAPOLLA