International de rugby à 15 reprises, Jean-François Tordo, “Jeff”, est une figure bien connue des amateurs de sport. Depuis quelques années, l’ancien capitaine du XV de France est engagé dans l’association Pachamama, les piliers de la Terre, dont isOlat FRANCE* est partenaire. Sur l’île de Madagascar, Pachamama accompagne ainsi des centaines enfants vers une meilleure éducation, une meilleure qualité de vie et bien d’autres bienfaits. Jeff Tordo nous raconte l’aventure Pachamama vécue de l’intérieur, au cœur de la mêlée !

"Pachamama a encore beaucoup de défis à relever"

Comment un international de rugby se retrouve à la tête d'une association d'aide aux enfants ?
Jean-François Tordo : J'ai beaucoup voyagé pendant ma carrière, j'ai vu beaucoup de choses. Avant même de prendre ma retraite, je ressentais le besoin viscéral de réaliser quelque chose. Le projet de ma vie, en quelque sorte, pour rendre au sport ce qu'il m'avait donné. L'envie de transmettre les valeurs positives et de combat du rugby aux enfants s'est ainsi imposée assez naturellement.

Pourquoi Madagascar ?
JF Tordo : Je voulais vraiment être utile et me lancer à fond dans l'aventure. J'ai donc pris une année pour regarder ce qui se faisait dans le monde pour les enfants. Au final, Madagascar était le bon endroit pour œuvrer : les malgaches parlent français, 1/5 de la population a moins de 17 ans et 70% sont analphabètes. Et, surtout, le rugby est le sport n°1 sur l'île ! Ainsi, 40% des filles sur place jouent au rugby, c'est impressionnant.

Comment se sont déroulés les débuts de l'association Pachamama ?
JF Tordo : La création de Pachamama date de 2006. Dans l'approche, je savais très bien qu'il ne fallait pas commencer par parler école. Le rugby a été le déclencheur de l'association, il est en toujours le fil rouge. Nous avons fidélisé quelques jeunes sur des terrains vagues, les faisant jouer au rugby et en leur offrant un vrai repas ou goûter. Il fallait les faire revenir régulièrement pour enclencher les étapes suivantes, notamment la scolarisation des enfants.

"Il faut se battre chaque jour"

Où en est Pachamama aujourd'hui ?
JF Tordo : L'association a bien grandi, elle a su relever de nombreux défis mais il en reste encore beaucoup. Par exemple, nous avons installé un véritable terrain de rugby dans une rizière. L'encadrement sportif s'est largement étoffé en qualité et en quantité : Pachamama emploie plus d'une dizaine d'éducateurs rugby, dont un éducateur malgache qui a obtenu le diplôme d'entraîneur BE1. Il est tout à fait qualifié pour entraîner en Top 14 ! Les équipes techniques qu'il a formées et qu'il manage s'occupent de 300 jeunes aujourd'hui, c'est une grande fierté.

Pachamama Madagascar

Nous avons également construit des bâtiments pour accueillir les enfants, les nourrir, les soigner et assurer leur suivi sanitaire. C'est très important, notamment pour les jeunes filles : il faut savoir que sur l'île, elles deviennent mère en moyenne à 14 ans ! Notre action participe, notamment, à leur redonner un certain pouvoir sur elles-mêmes. Tout en restant à notre place évidemment, nous proposons sans jamais imposer. Le respect s'applique à tous, partout, tout le temps.

* isOlat FRANCE est une société du groupe ICYNENE LAPOLLA